Sous l’Ancien Régime, tout marin (pêcheur, ouvrier maritime...) pouvait être réquisitionné par la flotte royale. Ils étaient donc enregistrés dans les mêmes sources que ceux de la marine de guerre. Dans les deux cas, on peut retrouver quantités d’informations les concernant.

Les registres matricules des régions

Depuis Colbert, tous les marins sont inscrits dans des registres matricules, aussi bien les marins pêcheurs que les charpentiers de marine, les calfats ou les matelots de la Royale.
On y trouve année par année l’âge du marin au moment de l’inscription, les noms de ses parents, s’il est marié le nom de sa femme, ses campagnes, les noms des bateaux sur lesquels il s’est embarqué et la date de son décès, parfois les circonstances. Quelques éléments de description physique sont donnés mais en abrégé et peu précise avant la Révolution (par exemple t.h. pour taille haute, v.r. pour visage rond ou p.n. pour poil noir.). Au XIXe siècle en revanche, les indications sont plus précises et l’état civil est exact au jour près.
Ces registres sont conservés en général aux Archives des régions maritimes (Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort, Toulon) en série P ou parfois aux Archives nationales (cotes Marine C4 ou CC4).

Les marins de la Royale

Les archives de la Marine antérieures à 1789 sont aux Archives nationales. Entre 1789 et 1870, elles sont réparties entre les Archives nationales et les archives militaires de Vincennes (château de Vincennes). Après 1870, elles sont uniquement au château de Vincennes.

Quelques registres 1790-1870

Le service historique de la Marine à Vincennes a gardé toutes les archives postérieures à 1870. On y trouve cependant des éléments concernant des officiers pour la période 1790-1870 :

  • registres matricules des professeurs et élèves de la Marine (1790-1869)
  • notes individuelles et propositions d’avancement des officiers (1797-1870)
  • journaux des services (1809-1829) et registres des mouvements (1794-1870) des officiers
  • listes générales des officiers à partir de 1791.

Les dossiers individuels d’officiers

Le service historique de la Marine à Vincennes conserve tous les dossiers individuels des officiers depuis 1789. Ceux antérieurs sont aux Archives nationales. Attention : quand un officier a servi à la fois avant et après cette date, il est conseillé de faire des recherches aux deux endroits.
Comme pour les officiers de l’armée de Terre, les dossiers individuels sont pour le généalogiste de merveilleux outils. On y trouve les mêmes éléments que pour les officiers de Terre mais parfois aussi les compositions écrites rédigées à l’École navale ou les mémoires sur les sujets les plus divers qui ont pu être écrits par l’officier.

Quelques cas particuliers

Quelques dossiers individuels de simples marins sont conservés : il s’agit des prisonniers rentrés d’Angleterre en 1814.
Les corsaires n’ont de dossiers que s’ils ont été prisonniers en Angleterre ou s’ils ont ensuite été intégrés à la Marine royale, comme Jean Bart ou Duguay-Trouin.
Attention à l’infanterie de marine (devenue en 1900 la Coloniale) : ses archives appartiennent en général à l’armée de Terre.

Les sources des Archives nationales

On trouve (détails dans le guide de Gildas Bernard) des documents collectifs sur les officiers militaires et civils, la troupe, les classes, l’inscription maritime, les rôles d’équipage (qui donnent par bateau la liste de l’équipage et même des passagers) et les ordres de chevalerie.
Pour les officiers, les informations sont plus abondantes. Les registres matricules de 1789 à 1939 résument complètement leurs carrières, avec un registre différent pour chaque catégorie : officiers de vaisseaux, commissaires, médecins... Une partie de ces registres matricules (Marine C1) a été mise sur fiches (consultables dans la salle des inventaires) et microfilmée (le microfilm peut être prêté aux archives départementales de votre région - ce qui évite un déplacement à Paris). Les archives nationales détiennent également la correspondance collective (beaucoup d’informations sur les carrières d’officiers), les registres des revues (classées par port et par année).