De son parcours personnel aux enjeux de la généalogie, découvrez Valérie Arnold-Gautier, nouvelle présidente de la Fédération Française de Généalogie.

 

Valérie, pouvez-vous nous présenter votre parcours généalogique qui vous amène aujourd’hui à la tête de la FFG ?

Valérie Arnold Gautier J’ai démarré la généalogie très jeune, adolescente. Je suis rentrée au cercle généalogique de Paris grâce à un parrainage en 1983. Progressivement, j’ai appris ce qu’était la généalogie. J’ai participé au premier cours vidéo, filmé sur VHS ! C’était au moment où la Fédération changeait de main avec Gaston Sagot. La Bibliothèque généalogique et l’amicale de la généalogie qui sont apparues et ont permis à tous de progresser

Par la suite, j'ai été embauchée aux éditions Christian en tant que secrétaire de rédaction pour -Magazine où je tenais notamment la rubrique « Le tour de France des Archives ». J’ai également travaillé pour Histoire et Généalogie. En parallèle, j’ai fondé le Cercle Généalogique de Conflans-Sainte-Honorine et de la Batellerie. L’association est membre de l’Union Généalogique Francilienne dont j’ai été vice-présidente puis présidente. Je suis également l’auteur  d’un ouvrage : L’ABC de la généalogie.

Puis j’ai rejoint  la Fédération. J’ai été trésorière adjointe lors du mandat de Jean Morichon. Auparavant, j’ai aussi aidé la Confédération Internationale de généalogie.

Pouvez-vous présenter la Fédération ? Son rôle et le travail effectué par ses animateurs ?

fédération française de généalogieLa Fédération est une grande dame fondée en 1968 par le Duc de la Force. Il était archiviste-paléographe. Attention, son souhait n’était pas de mettre en valeur la noblesse française mais au contraire de favoriser la généalogie pour tous. Pour lui, tout Français devait pouvoir faire sa généalogie. Aujourd’hui, je veux, en tant que présidente, revenir à ce grand principe fondateur. La fédération s’est développée et a essayé de démocratiser la généalogie notamment lorsque les associations ont commencé à dépouiller les registres d’état civil et paroissiaux. Grâce à la Fédération, les Archives de France ont contribué au financement de ces dépouillements en mettant des ordinateurs à disposition des cercles. C’est ensuite que des sociétés comme Swic (NDLR : fusionnée avec Filae en 2007) ont été créées et ont développé des services minitels  qui ont permis aux associations de financer l’achat de matériel et d'embaucher des salariés.

La Fédération Française de Généalogie c’est la première fédération au monde (plus de 150 associations actuellement) mais il faut continuer de re-fédérer notamment les associations qui sont parties et celles qui se sont créées. Nous devons tous nous mettre ensemble afin de développer la généalogie notamment par le biais d’une base de données commune. Cela aidera les associations à avoir une vitrine sur internet.

Quels sont les prochains événements de la Fédération ?

congrès de généalogie en CorseIl y en a plein… le congrès national en Corse en Octobre qui sera marqué par  une nouvelle image, l’organisation d’un grand salon et également la programmation des colloques On apporte une attention toute particulière aux colloques et à l’animation culturelle sur les recherches généalogiques en Corse qui sont particulières.

La Fédération sera également présente à Roostech Londres en  octobre avec un stand Maison de la généalogie (française) et peut être aux Etats-Unis en mars prochain. Cela permettra aux anglophones qui ont des origines françaises de connaître les associations françaises.

Le salon de Soubise aux Archives nationales (Gene@) revient aussi ; une nouvelle formule sera proposée notamment pour présenter les ressources parisiennes.

On lance aussi les mercredis de la Fédération avec des cafés littéraires tous les mois, des jeux pour les jeunes avec des challenges. Il y a d’autres idées comme des visites thématiques où l’on ferait revivre nos ancêtres. Les généalogistes sont des historiens de la famille.

Il faut des rencontres pour se retrouver dans des moments conviviaux. Les associations ont eu énormément d’activités pendant les Journées Européennes du Patrimoine. La Fédération a été présente sur deux sites à Paris, au Service Historique de la Défense à Vincennes et à l’hôtel des Invalides.

D’après  vous, quelles sont les relations possibles entre les associations et les professionnels de la généalogie ?

Il faut absolument que l’on fasse des partenariats pour dynamiser la généalogie et, par exemple, organiser des événements. Quand un site commercial français vit bien, c’est que la généalogie se porte bien en France.

Concernant les généalogistes professionnels, nous avons lancé un partenariat avec notamment un chargé de mission qui est généalogiste professionnel mais qui est aussi bénévole au sein d’une association fédérée. Le Souvenir français nous a demandé si on pouvait travailler à leur grand projet pour la guerre de 1870. Il apporte ainsi son expertise.

L’autorisation des tests ADN généalogiques est en discussion. Quel est l’avis de la Fédération et des associations sur l’ADN et son autorisation en France ?

Il semble nécessaire qu’à l’occasion de la révision de la loi de bioéthique les tests soient autorisés en France. C’est un sujet d’intérêt général. En effet, un Français qui fait actuellement un test pour connaître ses origines est passible d’une amende. Il est, de plus, dommage que les données partent à l’étranger et que des instituts français comme Pasteur soient obligés de les racheter. C’est ma position, d’autres ne l’ont pas forcément mais je pense qu’une majorité est d’accord avec cet avis

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

La Fédération se porte bien et j’espère que tous les projets que nous avons vont se concrétiser !

Nous remercions vivement Valérie Arnold Gautier pour cet entretien. Vous trouverez toutes les informations sur la Fédération à cette adresse : https://www.genefede.eu/